Préface

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Préface du manuel de Csound
Histoire du manuel de référence canonique de Csound
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Les nouveautés de Csound 6.00.1

Préface du manuel de Csound

Barry Vercoe

MIT Media Lab

La réalisation de musique par ordinateur nécessite la synthèse de signaux audio avec des points discrets ou échantillons représentant des formes d'onde continues. Il y a de nombreuses façons de faire ceci, chacune offrant un type de contrôle différent. La synthèse directe génère des formes d'onde en échantillonnant une fonction enregistrée représentant une simple période ; la synthèse additive génère les nombreux partiels d'un son complexe, chacun ayant sa propre enveloppe d'intensité ; la synthèse soustractive démarre avec un son complexe pour le filtrer. La synthèse non-linéaire utilise la modulation de fréquence et la distorsion non-linéaire pour donner des caractéristiques complexes à des signaux simples, tandis que l'échantillonnage et l'enregistrement d'un son naturel permettent de l'utiliser à volonté.

Comme la spécification détaillée d'un son point par point est vite ennuyeuse, le contrôle est opéré de deux manières : 1) à partir d'instruments dans un orchestre, et 2) à partir d'évènements dans une partition. Un orchestre est en fait un programme d'ordinateur qui peut produire des sons, tandis qu'une partition est un ensemble de données auxquelles ce programme réagit. Qu'une durée d'attaque soit une constante fixée dans un instrument, ou une variable de chaque note dans la partition, dépend de la façon dont l'utilisateur veut la contrôler.

Les instruments d'un orchestre de Csound (voir Syntaxe de l'orchestre) sont définis dans une syntaxe simple qui invoque des procédures de traitement audio complexe. Une partition (voir La partition numérique standard) passée à cet orchestre contient des informations de hauteur et de contrôle codées dans un format numérique standard. Bien que la plupart des utilisateurs se contentent de ce format, des langages de traitement de partition de plus haut niveau sont souvent pratiques.

Les programmes constituant le système Csound ont une longue histoire de développement, qui a commencé avec le programme Music 4 écrit aux Bell Telephone Laboratories au début des années 1960 par Max Mathews. C'est là que fut conçu le concept de table d'onde ainsi qu'une grande partie de la terminologie qui a permis depuis aux chercheurs de l'informatique musicale de communiquer. D'importantes additions furent apportées à Princeton par feu Godfrey Winham dans Music 4B ; mon propre Music 360 (1968) doit beaucoup à ce travail. Avec Music 11 (1973) j'ai pris une voie différente : les deux structures distinctes des signaux de contrôle et des signaux audio sont issues de mon engagement intensif lors des années précédentes dans la conception et l'élaboration de synthétiseurs numériques. Cette division a été retenue dans Csound.

Parce qu'il est entièrement écrit en C, on peut installer facilement Csound sur n'importe quelle machine équipée de Unix ou du langage C. Au MIT il tourne sur des stations VAX/DEC sous Ultrix 4.2, sur des machines SUN sous OS 4.1, sur SGI sous 5.0, sur IBM PC sous DOS 6.2 et Windows 3.1, et sur le Macintosh d'Apple sous ThinkC 5.0. Avec ce seul langage de définition de traitement numérique du signal et des formats audio portables comme AIFF et WAV, les utilisateurs peuvent passer facilement d'une machine à l'autre.

La version de 1991 apporta le vocodeur de phase, FOF, et les types de données spectrales. 1992 vit l'arrivée des convertisseurs et des unités de contrôle MIDI, permettant de piloter Csound depuis des fichiers MIDI (midifiles) et des claviers externes. En 1994 les programmes d'analyse du son (lpc, pvoc) furent intégrés dans le module principal, permettant de lancer tous les traitements de Csound depuis un seul exécutable, et Cscore pouvait passer les partitions directement à l'orchestre pour une réalisation itérative. La version de 1995 introduisit un ensemble MIDI étendu avec linseg basé sur MIDI, les filtres de Butterworth, la synthèse granulaire, et un détecteur de hauteur amélioré, dans le domaine fréquentiel. L'addition d'outils de génération d'évènements (Cscore et MIDI) fut particulièrement importante, permettant des configurations excitation/réponse qui rendent possible la composition et l'expérimentation interactives. Il est apparu que la synthèse numérique par programme en temps réel était désormais réellement prometteuse.